Réduction des inégalités

Réduction des inégalités

Quand les disparités atteignent une proportion importante, il devient nécessaire de réduire ces écarts. Les politiques sociales doivent avoir une fonction de rattrapage pour un meilleur partage des fruits de la croissance. La société sénégalaise, aujourd’hui  est le résultat d’un processus d’inégalités sociales accrues. Il faut de vraies politiques de justice sociale et faire fi de la démarche gouvernementale qui est semblable à celle du malvoyant qui, ayant perdu ses clefs dans une ruelle obscure, s’obstine à les chercher sous le lampadaire en prétextant que c’est le seul endroit éclairé.

CONSTAT :

  1. Des écarts sociaux de plus en plus grands (les riches deviennent de plus en plus riches et la mendicité continue toujours) et pas de mécanisme régulateurs pour réduire les écarts sociaux
  2. Les conséquences des écarts sociaux sont : la légitimation de la violence, de la corruption, du népotisme, de l’immigration clandestine (désert, mer), etc.
  3. Ceux qui sont dans l’informel ne sont pas intégrés dans le système de la sécurité sociale
  4. Des bourses familiales très mal réparties

Les inégalités sociales accrues favorisent la pratique de la corruption par les fonctionnaires. C’est ce que Gupta (1981) considérait en estimant qu’il n’est de lutte efficace contre la pauvreté sans réforme du système politique.

Le chômage est devenu de plus en plus important et touche une bonne partie des citadins. Des politiques gouvernementales mal adaptées continuent toujours d’entraîner l’exode de nombreux petits producteurs. Ces migrants fuient la misère villageoise. Les migrations vers la capitale sont considérées comme des stratégies de survie. Les paysans, marginalisés dans leur propre milieu[1] tentent de sortir de cette situation en migrant vers la ville qui, à son tour, les rejette du monde de la production et de la consommation. Le mouvement des populations en direction de la ville dépasse largement sa capacité d’accueil et oblige une partie de la population à se doter d’un sous équipement général. Ne pouvant retourner dans les campagnes, ces populations vont constituer un « paysannat urbain ».

Dakar compte à elle seule « plus de 50 % des pauvres urbains » (ARDIS, 1996). L’exode rural est donc dû en grande partie à la dégradation du niveau de vie dans les campagnes. Aujourd’hui le poids économique de Dakar est considérable, elle regroupe 55 % de la population active urbaine, 63 % des salariés du secteur moderne, 89 % de la main d’œuvre industrielle et 94 % des fonctionnaires du tertiaire) sans oublier les 97 % des salariés du commerce et du transport et 96 % des employés de banque. A Dakar, sont concentrées presque toutes les industries. Cette localisation contribue à développer le déséquilibre régional. La capitale attire les investissements en infrastructures et par conséquent accélère le phénomène de l’exode rural. Dakar est la porte d’entrée et la voie d’insertion urbaine des migrants qui la choisissent toujours comme première ville du fait des énormes possibilités qu’elle offre.

Le phénomène urbain est devenu une réalité incontournable dans l’organisation de l’espace africain. La dynamique démographique et la mobilité sociale ont impulsé une croissance urbaine. Cette croissance de la population est d’environ 2,8 % par an. Ainsi la croissance économique de 2017 est absorbée par la croissance démographique

Inégalités de revenus et fragmentation de l’espace social

L’inégal partage des richesses entre personnes, familles et groupes sociaux reste au cœur des relations spatiales.

La ville amplifie la croissance, mais au-delà d’un certain seuil d’encombrement, la ville exclut. Pour définir ce vocable de façon autonome, il est nécessaire de préciser l’espace de référence qui provoque le rejet. Ainsi dans une société où le modèle dominant demeure « l’homo-economicus« , il convient de participer à l’échange matériel. Tous ceux qui sont incapables de participer à ce marché, sont perçus comme exclus, sauf s’ils disposent d’un réseau de capital social. Les populations urbaines sont confrontées à une paupérisation progressive, en terme de satisfaction des besoins de base.

La loi sur le domaine national attribue les terres à ceux qui ont la capacité de les mettre en œuvre. Ce qui entraîne la marginalisation des petits producteurs.

Ce qui se découvre, en réalité, ce sont des sociétés dans la société. Aujourd’hui la misère urbaine est scandaleuse, non seulement elle pourrait être évitée, mais elle côtoie la richesse et l’abondance. Faut-il une acceptation (+) ou un refus (-) de la pauvreté ? Cela va du conformisme à la rébellion : conformisme (+, +), innovation (+, -), ritualisme (-, +), évasion (-, -), rébellion (+ -, + -).

La réduction des inégalités sociales : une nécessité

La pauvreté divise partout les populations en pauvres et en nantis, mais quand les disparités atteignent une  proportion importante, il devient nécessaire de réduire ces écarts. Les politiques sociales doivent avoir une fonction de rattrapage pour un meilleur partage des fruits de la croissance. La société duale est le résultat d’un processus d’inégalités sociales accrues. De plus, les inégalités accrues présentent des effets négatifs sur l’espace social à savoir les conséquences de la précarisation des conditions de vie.

Quand les conditions de vie sont très dures, quand la compétition pour la satisfaction des besoins minima est très rude, il devient très difficile de gérer la pauvreté et la faim si des politiques sociales ne sont pas mises en œuvre. Lutter contre les inégalités sociales à l’intérieur de la structure sociale est la question de la démocratie sociale. Car la pauvreté et l’exclusion sociale sont, tout d’abord, des phénomènes sociaux.

PROPOSITIONS DU PUR :

  1. Revalorisation de la pension de retraite par une révision du système
  2. Revalorisation du SMIG
  1. Réduction du train de vie de l’Etat
  2. Pratique de l’imposition à sa juste valeur
  3. Passer des bourses familiales à un mécanisme de subvention des denrées de première nécessité
  4. Renforcer et dupliquer l’agriculture familiale et rendre l’agriculture attractive par l’organisation des producteurs en coopératives agricoles

L’ambition est de réduire la pauvreté d’ici 2019 par une croissance économique de 7 à 8 pour cent par an ne pourra s’établir si les inégalités sociales persistent. L’espace social de la pauvreté attribue des rôles différenciés pour les personnes occupant les différentes positions sociales. Le système social met en jeu deux processus contradictoires à savoir la socialisation et la différenciation dont l’ensemble constitue la dialectique caractéristique de ce système. Il incombe à l’Etat d’assurer la régulation sociale par des mécanismes appropriés de redistribution des richesses. L’atténuation de la pauvreté grâce à une redistribution des richesses, par voie fiscale (transfert de revenus) ou par subvention des produits de première nécessité, est une condition sine qua non de gestion de la pauvreté. La correction des inégalités sociales est une nécessité éthique. Cette problématique doit être une priorité des priorités, c’est une urgence.

Aujourd’hui un développement durable ne peut se faire sans la réforme de la structure sociale. Dans un langage plus populaire nous disons « qu’on ne peut pas faire de pansement sur des jambes de bois ».

La croissance ne sert à rien si elle n’est pas équitablement partagée. Le parti PUR propose d’établir, au Sénégal, un nouveau contrat social à l’échelle nationale pour atténuer les disparités croissantes entre les populations

[1]Les politiques d’organisation du monde rural, en visant à se substituer aux paysanneries, se sont soldés pour la plupart par des échecs.

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